Recontruire les HLM

Pour sortir d’une spirale de la pauvreté, le maire (LR) veut que les HLM démolis soient reconstruits dans des zones du Grand Paris moins denses en logements sociaux. Il en appelle à la « solidarité métropolitaine ».  Les pauvres, priés d’aller voir ailleurs ? Alors que plusieurs milliers de logements sociaux vont être démolis sur le territoire Paris, terres d’envol*, son président (LR) Bruno Beschizza demande au reste du Grand Paris d’accueillir les HLM qui doivent être construits en retour. En gros : au nom de la « solidarité métropolitaine », que les départements les plus riches accueillent plus de pauvres. « Il y a clairement chez nous un cercle vicieux qui aboutit à rajouter dans les quartiers de la pauvreté à la pauvreté, avec les conséquences que nous connaissons », estime l’édile. Qui fait ici référence à la loi obligeant, à chaque démolition de HLM, à le reconstruire sur le même territoire. « A Paris, terres d’envol, nous avons 36 % de logements sociaux (NDLR : soit 45 000 logements et 123 000 habitants), alors qu’on en compte en moyenne 26 % dans la métropole », chiffre Bruno Beschizza. « Si nous voulons vraiment promouvoir la mixité et la diversification des parcours résidentiels, il faut réaliser le rééquilibrage au niveau métropolitain », poursuit-il. Ainsi, environ 3 000 logements sont concernés par des opérations de démolition sur les huit villes de Paris, terres d’envol. Là dessus, Bruno Beschizza estime « qu’un effort de la métropole à hauteur de 20 % soit 600 logements est un ordre de grandeur raisonnable ». Cela voudrait-il dire que les familles habitant les bâtiments voués à la démolition seraient chassées du 93 et contraintes d’aller habiter dans un autre département ? « Non », rétorque Bruno Beschizza, qui veut qu’on fasse du « cas par cas » sur le sujet. « Certains immeubles qui vont être détruits sont déjà vides et les habitants ont été relogés dans le quartier. C’est le cas, par exemple, du Galion, à Aulnay-sous-Bois », explique le maire.